mercredi 30 juin 2010

vendredi 18 juin 2010

Rappelle-toi !

Au moment où nous commençons à penser au 65ème anniversaire de la libération des camps , essayons ensemble aujourd'hui, d'abord, de nous rappeler les événements qu'ils ont vécus, mais profondément comment nous sommes devenus plus homme au coeur de cette entreprise de déshumanisation que le régime nazi voulait leur faire subir. Il me semble tout d'abord qu'au-delà des particularismes nous avons tous été amenés à découvrir si "la femme, l'homme, l'enfant" étaient blond, brun, ou aux cheveux blancs. Dans la vie courante l'homme était-il intellectuel ou ouvrier ? On l'avait mis nu, puis on l'a vêtu d'un pyjama rayé. J'ai découvert dans cette ambiance une richesse, une valeur qui font que maintenant je me sens un peu à l'étroit lorsque je me retrouve dans la vie courante et je me dis RAPPELLE-TOI !

Roland Guerche, bénévole au secteur précarité des pfP de Paris Est

mercredi 16 juin 2010

"Oui la vie vaut la peine d'être vécue"

Jeanette Behar ( à droite) aux côté s de Ginette Kolinka


Les deux dernières réunions auxquelles j'ai asssisté autour de notre invité "Ginette" étaient une préparation de ce voyage.
De ce voyage de 3 jours, restera la journée essentielle du samedi 15 mai. "Voir, écouter l'insoutenable près de notre amie Ginette". Le calme et le respect de chaque groupe sur le sol que nous foulons. "Ils sont liés". N'oublions pas. Et pourtant la vie reprend ses droits. Regardez ce pré émaillé de paquerettes et de fleurettes bleues.
Enfin cette ronde où nous sommes réunis mains dans la mains... Pendant la remise de la gerbe sur la pierre française par Liliane Capelle, s'élève ce si beau chant Yddish.
Puis le soir , jeunes, moins jeunes, anciens réunis autour de Raymond, nous terminons ce voyage dans l'esprit "petits frères".

Oui la vie vaut la peine d'être vécue.


Jeanette Behar a 87 ans , elle est bénévole aux petits frères des Pauvres

Un grand merci Jeanette pour ce témoignage

jeudi 3 juin 2010

« Ça doit être difficile pour toi d'aller à Auschwitz..."


Témoignage d'un jeune allemand, volontaire au petits freres des Pauvres

«Ça doit être difficile pour toi d'aller à Auschwitz, moi à ta place je ne pourrais pas. »

J'ai entendu cette phrase plusieurs fois avant de prendre l'avion en direction de Cracovie. Et je dois dire que cette phrase m'a bouleversé un peu. Avant, les camps de concentrations n'existaient que dans les livres d'école, mais là je me suis rendu compte que je serais bientôt sur les vrais lieux et que je serais confronté à la réalité la plus dure.
A l'école, on m’a parlé du « National socialisme », de la tyrannie des nazis et de l'extermination des juifs depuis l'âge de 11 ans. On a parlé de la Shoah, on a regardé des films et même au bac, j'ai été confronté à ce sujet. Je pensais être assez fort et surtout bien préparé pour aller voir le camp d'Auschwitz, mais dès qu'on est sorti de l'avion, je me sentais mal à l'aise. C'était en Pologne où il y avait les camps d'exterminations des nazis. Pour la première fois de ma vie, je me sentais coupable de ce qui c'est passé là. Avant, j'avais toujours gardé une certaine distance et je me disais que je n’y pouvais rien. Mais d'un seul coup, je me suis dit: « C'est ton peuple qui a fait ca ! » J'avoue que j'avais honte et heureusement, j'étais là, avec un groupe français. Je ne pourrais pas faire la même visite avec un groupe allemand parce que j'aurais honte. Lors de la visite de l'ancien camp d'Auschwitz, j'ai vu toutes les atrocités que les nazis ont inventées pour tuer des millions de personnes innocentes.

Durant le temps passé à Auschwitz, j'ai souvent entendu une phrase: « Ce n'est pas possible, ils n'étaient pas des hommes. Un homme n'est pas capable de faire ca. » Je me disais que si, ils étaient bien des hommes; des hommes qui ont été manipulés par la propagande des nazis, des gens normaux avant. Souvent les bourreaux des camps rentraient le soir voir leurs familles et jouaient avec leurs enfants.
Quand je parlais avec mon grand-père, il me disait souvent qu'il avait vraiment pris conscience qu'on l'avait manipulé systématiquement seulement à son retour, après-guerre. Il est né en 1925. Même 80 ans après, il n'était pas guéri de cette manipulation. De temps en temps, il sortait des phrases qui venaient bien de la propagande des nazis et qui n'ont plus de place dans notre monde.

Je suis allé en Pologne en tant que représentant d'un peuple qui a compris et appris de son Histoire. J'ai vu des gens dans le camp d'Auschwitz qui se comportaient comme des touristes dans un parc d'attractions et cela m'a mis en colère. Auschwitz n'est pas un lieu où on va comme pour une sortie du dimanche, mais un endroit où il faut commémorer tous les hommes qui ont été tués et maltraités et où chacun doit faire mémoire. Des scènes pareilles ne doivent jamais se répéter.

« Je me trouve ici aujourd'hui comme fils du peuple allemand », a déclaré le pape Benoît XVI lors de sa visite à Auschwitz en 2006 et pour moi c'était une pensée pareille. Pour moi en tant qu'Allemand, je me sens obligé d'être conscient de notre histoire terrible et de m'engager activement contre la violence et la persécution des êtres humains. Auschwitz signifie pour moi une faillite de notre culture et notre humanité.







Philipp Wollert, volontaire allemand